Prime Matter et Dark Crystal Games ont dévoilé une vidéo de gameplay commentée d’Encased, leur prochaine dystopie en vue isométrique.
Au-delà des compliments reçus à propos du gameplay, de l’histoire et de l’univers, un élément en particulier est ressorti : quasiment tous les médias ont joué au jeu « normalement ». Concrètement, sur plus de 100 articles, pas un seul testeur n’est allé en dehors des sentiers battus.
Cela peut paraître étrange. Après tout, comment pourriez-vous jouer au jeu d’une autre façon sans mourir dans les vingt premières secondes ? C’est là que les choses deviennent intéressantes ! Les développeurs de Dark Crystal Games ont ajouté des styles de gameplay inhabituels (certains sont signalés dans le niveau d’introduction) pour proposer aux joueurs différentes manières d’avancer dans l’histoire.
Parmi elles, on retrouvera notamment les options suivantes :
- Commencer avec l’intelligence la plus faible possible
- Ne parler à personne et rester constamment dans l’ombre
- Être pacifiste et n’utiliser que des armes non-léthales
- Agir comme un tueur en série
Quelle est donc la raison pour laquelle un joueur agit souvent comme il le ferait dans la vraie vie plutôt que d’incarner un personnage de RPG ? Si cela peut en partie s’expliquer car il s’agit d’une première expérience de jeu, c’est plus compliqué que cela.
Dr. Rachel Kowert, une psychologue spécialisée dans l’interaction entre un joueur et son jeu vidéo, explique que quasiment tous les joueurs projettent leur propre personnalité lorsqu’ils jouent à un RPG.
« Nos avatars en jeu sont souvent un moyen d’expérimenter avec plusieurs « soi », que ce soit au travers de ce qu’on est ou d’une version améliorée de nous-même. Les personnages que nous créons en jeu sont très souvent étroitement liés à qui nous sommes en dehors du jeu ».
L’aspect développement personnel est également un facteur à prendre en compte. Une étude menée à l’Université de Stanford dans leur laboratoire spécialisé « Virtual Human Interaction » montre que les joueurs qui aident les personnages non-jouables dans les jeux vidéo ont tendance à plus aider les autres dans la vraie vie. Cela s’appelle l’effet Protée, et induit d’une certaine manière que les jeux vidéo peuvent faire de vous une meilleure personne. D’autres études sont arrivées aux mêmes conclusions.
« Il y a un domaine d’étude entier porté sur l’impact que peut avoir l’incarnation d’un personnage de jeu vidéo dans un RPG sur notre manière de penser et de nous comporter en dehors du jeu. Par exemple, voir une version virtuelle de nous-même, qui prospère, peut faire office de catharsis et peut faire évoluer la façon dont nous nous percevons nous-même » ajoute Dr. Kowert.
Reste à savoir si l’inverse est aussi vrai : Devient-on une mauvaise personne dans la vraie vie si nous agissons diaboliquement dans un jeu vidéo ? Malgré ce que les détracteurs peuvent en dire, la réponse est un non catégorique. L’effet Protée ne peut que vous tirer vers le haut, et non vers le bas.
Pourquoi les développeurs ont-ils donc ajouté toutes ces alternatives de gameplay dans le jeu si les joueurs ne les suivent pas ?
« Nous n’avons pas créé Encased seulement pour qu’il soit divertissant, mais aussi pour amener le joueur à se poser des questions. Allant des choix moraux à la résolution de problèmes, nous voulions qu’il utilise son imagination pour jouer avec son avatar de la manière qu’il souhaite, quelle qu’elle soit » déclare Viacheslav Kozikhin, Directeur Créatif chez Dark Crystal Games. « Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles nous avons créé toutes ces possibilités. Nous sommes au courant que tout le monde ne les verra pas, mais ça fait partie de la magie des RPG. Tout est une question de découverte et nous souhaitions permettre aux joueurs d’explorer ce monde de la manière qu’ils veulent, plutôt que de suivre un scénario tout tracé ».
Encased est attendu pour le 7 septembre prochain sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Le jeu est disponible dès maintenant en accès anticipé sur Steam. Les joueurs peuvent participer au premier acte, ainsi qu’à une partie du second.